Churchill, un géant dans le siècle
Réalisé par David Korn Brzoza
France 3/Arte
Dans ce documentaire diffusé prochainement à 20h45 sur Fance3, David Korn Brzoza dresse le portrait du plus célèbre homme politique britannique ; Winston Churchill.
Premier ministre du Royaume Uni entre 1940 et 1945, Winston Churchill a su galvaniser les sujets britanniques et les convaincre de toujours croire en la victoire : never surrender.
Militaire, journaliste, député, ministre, chef de guerre, alcoolique, mélancolique, peintre, prix Nobel de littérature, caustique, brillant orateur : l’homme au cigare était un être à la fois fragile et implacable.
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Entretien avec le réalisateur et co-scénariste du film
Pourquoi une biographie de Churchill ?
C’est d’abord une demande de France 3 et de Roche production mais il se trouve que c’est un héros de ma jeunesse. Adolescent, j’avais sa photo sur mon bureau. Il est pour moi le géant du siècle.
Cela explique-t-il votre point de vue car le film est un hommage revendiqué à Winston Churchill ?
Il avait bien sûr de nombreux défauts : impétueux, colérique, mauvais stratège. La guerre des Dardanelles dont il est à l’origine a été une erreur sanglante et même s’il n’est pas complètement responsable de ce désastre, il en a été meurtri. Une commission d’enquête l’a d’ailleurs blanchi.
Le documentaire contient des archives exceptionnelles, certaines ont été colorisées , combien de temps a été nécessaire pour aboutir au projet ?
7 ans, cela a été très long.
Il a eu une très longue carrière politique et militaire mêlées ?
J’ai voulu montrer à quel point cet homme hors du commun avait, avec tous ses défauts, changé le cours de l’histoire et permis de gagner la guerre. Il a par son courage, son anticipation, préparé son pays à la guerre. Il a tout de suite compris qui était Hitler.
C’était un visionnaire avec de profondes blessures d’enfance. Sa quête (vaine) de reconnaissance de la part de son père a marqué sa vie, forgé son destin.
Sans les deux guerres mondiales aurait-il été ce géant ?
Pas sûr, il aimait la guerre, elle le révélait. C’était également un grand écrivain, un grand sportif, un bon peintre.
Lorsqu’il a été ministre de l’intérieur ou de l’économie, il n’a pas été très ouvert au dialogue social.
Oui et non. Entre 1900 et 1908 il a été l’auteur de réformes sociales réèllement progressistes.
Il n’était pas très compétent en économie et son ministère pendant la crise de 29 a été un échec
Il a aussi ordonné de mettre le feu à un immeuble où des anarchistes ont brûlé vifs : on le voit s’en réjouir.
Voyez, je n’occulte pas sa dureté, il pouvait être terrible. En 90 minutes, il est difficile d’aborder toutes les facettes d’une personnalité comme la sienne. Il a été blessé par le manque d’amour au cours de son enfance et par les drames familiaux mais il a été au vingtième siècle « the right man at the right place ».