Kustavi

KUSTAVI de François Hien
Un film qui promet de parler du silence dans la famille, deux beaux portraits de femmes, un poème épique en alexandrins.

La salle de cinéma du Royal n’éait pas comble, mais le bouche a oreille fera son effet par la seconde projection au Colisée samedi.

Kustavi c’est le dernier film du cinéaste belge Francois Hien, réalisateur philosophe, mais dans la même année il a réalisé aussi un long-métrage documentaire sur la révolution égyptienne au titre significatif de Kairos, et un joli court-métrage de fiction qui se déroule au Maroc, titré The Guide. Les trois films sont produit par la petite société CineSilex qu’il a créé avec son ami et producteur Fabrice Osinski, il y a dix ans. Ces films ont été rendus possible grâce à l’aide des commissions d’aide au cinéma de Belgique, explique François dans le débat qui poursuit le film.

Mais Kustavi a une allure différente des autres films et une gestation qui révèle le coté intime du film.
En utilisant des images éparses tournées au bout du monde de la jeune femme qu’il aime, des images quotidiennes tournées de sa mère, entre 2005 à 2011, François Hien  écrit le roman de sa vie. Il xse plonge dans une matière filmique très personnelle pour en sortir avec un film qui, pour plusieurs aspects, fait des éléments de la création filmique des sous-texte et des métaphores.

Le son et l’image désynchronisés, la camera qui bouge, la voix du réalisateur hors champ et toutes les scènes qui, dans une grammaire établie doivent être coupées, réglées, jetées à la poubelle, vivent ici avec une raison d’être. Elles racontent la difficulté que nous avons, en tant qu’acteurs du réel, à le percevoir, a le codifier et a le capturer dans le moment même où il se passe. Car la vie est mouvement, transformation et dissipation continue. La critique, à la figure du réalisateur appelé le voleur, confrontée à l’être humain qui habite le réel de l’intérieur, — quand lui, le voleur, il est là mais il est déjà ailleurs en train de fixer et définir l’indéfinissable — est l’aspect le plus honnête et brutal du film.

Avec une voix off en alexandrins qui raconte parallèlement les mêmes événements en forme de fable, on sait que tout est déjà établi, qu’il y a déjà quelque part la morale de l’histoire qui nous attend.

Le conte de Hien nous amène à une réflexion sur les étapes de la vie et la recherche de son sens. Tous en trouvant à la fin de l’histoire, la petite morale cachée dans les vers : que le seul but de cette recherche, est un retour au silence, à l’innocent état “végétatif” de l’enfant où l’homme peut n’être rien d’autre qu’un homme, sans l’obligation des définitions.

Marta Anatra

extrait du film

site de François Hien
http://www.francoishien.org/

site de CineSilex
http://www.cinesilex.be/

critique de Juliette Borel su synergie
http://www.cinergie.be/webzine/kustavi_de_francois_hien

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