La Médiathèque se révèle être le lieu le plus intéressant du Fipa pour ceux qui cherchent l’originalité des thématiques et des formats audiovisuels. C’est le lieu rempli par la fraîcheur de la jeunesse, très souvent combinée à une surprenante maturité artistique. Après avoir assisté aux rencontres universitaires en documentaire, d’où je tiens à relever le plaisir de regarder les productions présentées par d’anciens étudiants de Paris 7 et d’Aix-Marseille Université, j’y suis retournée, un peu par hasard, pour la projection du programme Jeune Création vidéo-cinéma, présentée par les Pépinières européennes jeunes artistes.
La sélection des productions diffusées représente bien la sauce issue de ce chaudron qui propose de soutenir des créateurs de divers champs de création, en principe venus de différents pays européens (les pépinières sont présentes dans 32 pays). Cette année, les 8 courts-métrages choisis sont des productions d’écoles de cinéma françaises, belges et allemandes. Quant aux créateurs, ils viennent de France, d’Alemagne, de Hongrie, de Roumanie et de République de Corée, en respectant le propos de témoigner la diversité de nouveaux regards et de parcours singuliers.
Art vidéo à la touche psychédélique, animation qui renvoie à l’enfance, drame de famille suggestif, rigolade dans un jeu d’acteurs impressionnant, délire conceptuel et visuel à la Von Trier sur l’apocalypse, thriller épatamment réussi, vidéodanse avec de belles images, audace esthétique sur fond socio-politique. Si toutes les réalisations ne sont pas passionnantes au même degré, elles ont comme point commun la qualité technique – un régal – et portent le signe que chaque réalisateur a déjà trouvé sa place au soleil dans sa démarche artistique: du moins les trois jeunes créateurs présents sont actuellement intégrés dans le métier, en cohérence avec ce qu’ils ont réalisé en fin d’études.
Au cas où la question sur l’histoire de la jeunesse demeure sans réponse pour de nombreux spectateurs du film d’ouverture du Fipa 2013, pensons alors que l’on peut quitter Biarritz avec optimisme : dans la création audiovisuelle, elle a bien un avenir.