Un projet de film développé par Nicolas Gil
- Résumé:
« Quand la main de fer sort du gant de velours et met un pain aux têtes blondes, certains en payent le prix fort. Ralph Hamouda est mort au mitard à 17 ans et la seule image qui me reste de lui vivant remonte à l’époque du bac à sable. »
Voilà sept ans que le graffiti posé en son hommage sur un mur du quartier de La Zaïne, porte le deuil des illusions perdues d’une génération née dans les « eighties ». Le but de l’enquête qui commence est de dresser un portrait de l’auteur de ce graffiti à partir du seul indice que représente sa signature. Elle mène le cinéaste, et avec lui le public, à parcourir le sud-est de la France. Au fil des rencontres, l’enquête se mue en errance et devient pour l’un comme pour l’autre, cheminement initiatique à travers les no man’s lands de la région. Car du taggueur vandale et acrobate comme Mira, au graffeur quasi-professionnel comme Anthony,
tous ont quelque chose de différent à exprimer. Ils le font dans un langage commun. Un langage énergique et créatif dont le fondement est un savoir-faire qui en dit long sur cette jeunesse. Le particulier victime de vandalisme, le nettoyeur de tag et aussi les ouvriers du
« lien social », armés de leurs associations, ont tous leur idée sur les auteurs de ces écriteaux au sens souvent hermétique.
De fil en aiguille, c’est une face de la jeunesse française, c’est-à-dire du devenir de la société, qui se dessine. L’enjeu initial de l’enquête, devient ainsi défi pour le spectateur. Car l’attention croissante portée sur la gestuelle de l’ensemble des personnages, l’amène bientôt à renouveler son regard sur l’autre et les choses les plus insignifiantes qui composent le monde. On touche ici un aspect universel du genre humain.
Au-delà des murs que les dérives des sociétés occidentales bâtissent en silence et participèrent à mettre un terme au cheminement de Ralph, il y a l’air libre enfin, que le film s’efforce d’atteindre.
