FREIBADSINFONIE de Sinje Köhler – FIPA

Réalisé en 2017

Court-métrage (30 min) 

La piscine comme un microcosme social.

Freibadsinfonie, film d’étude de Sinje Kohler, est une fresque poétique sur un après-midi à la piscine municipale. Ce sont des adolescents qui s’aiment, se cherchent et se défient, des jeunes femmes qui, prises par leurs conversations et leurs observations des autres personnages, en oublient de se baigner. C’est un peu nous tous, c’est une actrice vieillissante qui incognito souhaite apprendre à nager, c’est un vieil homme qui par ennui se mêle de tout, c’est un enfant qui découvre la mort avec la guêpe qui se pose sur sa glace. C’est un film qui raconte des tranches de vie, des moments que nous avons vécu ou que nous aurions pu vivre. Des générations se croisent et se rencontrent, ils ne partagent pas grand-chose si ce n’est la chaleur de l’été. C’est petits détails de la vie finissent par donner un aspect documentaire à cette fiction.

Cette aspiration documentaire, le titre et la nationalité du film me rappellent Berlin, symphonie d’une grande ville de Walter Ruttman. De la même manière, le temps s’écoule le long d’une journée ou d’une après-midi et les petites choses créer la symphonie de la vie. Ici ce n’est pas la symphonie des travailleurs, mais celle-là symphonie des relations.

L’utilisation du noir et blanc allège le travail du regard. Le lieu choisi par la réalisatrice, en effet, est un espace d’attraction où se déroule un mouvement perpétuel. Ce choix esthétique nous permet de prêter plus d’attention aux discours, aux relations qui se développent, sans être gêné par un trop plein de couleurs. Le noir et blanc est aussi culturellement ancré dans nos esprits comme l’un des attributs principaux du cinéma hollywoodien où le drame est omniprésent. Le choix que fait Sinje Kohler ajoute donc aussi une force théâtrale, presque tragique, à des événements ordinaires.

Réalisé en seulement 13 jours de tournage, le film a dû faire face à des difficultés météorologiques. En effet, les quatre premiers jours, la piscine était presque vide, car il faisait 17 degrés en plein juillet. La réalisatrice a alors du faire appel à tous ces proches pour qu’il y ait des figurants autour des acteurs.

 

Clara Basso